ÉDITO 2016
VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT
Dans la nuit où nous sommes tous, le savant se cogne au mur
Louis Ferdinand CELINE, Voyage au bout de la nuit
En 2014, inspirée d’une étude de la Banque Interaméricaine pour le Développement (BID) sur l’importance de l’économie de nuit des villes, nous avons initié le programme «Port-au-Prince by Night» afin de promouvoir les activités créatives de nuit et révéler leur économie corollaire. Depuis le séisme de 2010, plusieurs activités nocturnes de Port-au-Prince ont du mal à retrouver leur public suite au discours sur l’insécurité. Il fallait rompre ce silence imposé par la peur en proposant un événement d’envergure internationale, tout en misant sur une adhésion populaire.
Le principe de la Nuit Blanche est simple: le temps d’une nuit, la ville se laisse habiter par des artistes d’ici et d’ailleurs dans plusieurs lieux, en même temps. Rendez-vous exigeant dans sa démarche (misant sur des interventions artistiques innovantes dans l’espace public et in situ), la 3ème édition de Potoprens Jouk li Jou dit Nuit Blanche de Port-au-Prince aura lieu le 3 décembre 2016. Elle fédère une quinzaine de lieux de la capitale reliés par un service gratuit de bus, révélant chacun plusieurs propositions artistiques: installations lumineuses, scénographies urbaines, performances, projection vidéo, séances de cinéma en plein air, street culture, cirque etc. C’est aussi une occasion de réfléchir à la manière dont les artistes transforment la ville, en proposant un thème qui sera au cœur des panels de discussion et des conférences.
Cette année, nous proposons aux artistes invités le thème, «Espace public & Biens communs». La conjoncture de crises actuelles tant environnementales que politiques auxquelles Haïti fait face, nous pousse à réfléchir à la notion du bien commun. Parallèlement plusieurs projets satellites amorcent la Nuit Blanche de Port-au-Prince pour encourager une plus large participation citoyenne, diversifier les publics, sensibiliser au respect des libertés individuelles.
En partenariat avec les Nations Unies, un Séminaire de formation en médiation dans l’espace public est mis en place au bénéfice de 50 jeunes des quartiers qui seront les médiateurs pendant la Nuit. A l’écoute du Maire de la Ville, la Blanche prend ses marques au cœur de la capitale, afin de faire revivre Port-au-Prince (slogan de la Mairie). A l’issue d’une table-ronde publique rassemblant professionnels et élus le 1er décembre au Centre d’art, nous allons essayer d’imaginer ensemble la ville du futur, en impliquant les propositions des artistes. Cette année encore, la Nuit Blanche de Port-au-Prince se tourne vers l’avenir, tout en expérimentant des idées innovantes pour la ville, le temps d’une nuit.
Giscard Bouchotte
À PROPOS DE L’ÉVÈNEMENT
Depuis 2014, la Ville de Port-au-Prince a obtenu le label international «Nuit Blanche» qui lui permet d’organiser, en réseau avec plusieurs villes dans le monde, la Nuit Blanche, après Montréal, Ottawa, Belo Horizonte et Miami sur le continent américain ! Toutes ces villes s’accordent sur une vision commune de la manifestation: toutes les activités sont gratuites et réunissent à la fois des projets liés à la création, l’urbanisme, le patrimoine et l’architecture, le temps d’une nuit. Baptisée «Potoprens Jouk li Jou», cette manifestation artistique se tient chaque année en Haïti, à la fin du mois de novembre. Elle propose gratuitement des activités artistiques dans plusieurs lieux, en même temps.
CATALOGUE 2016
LES ARTISTES INVITÉS
Schallum Pierre (Haiti - Canada)
Schallum Pierre est professeur contractuel et directeur adjoint aux affaires académiques à l’Institut des Sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti. Chercheur associé à l’École Polytechnique de Montréal, il participe, sous la direction du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), à la préparation du prochain congrès du Global Research Council qui aura lieu en 2017. Les intérêts de recherche de Schallum Pierre comprennent la philosophie éthique, les technologies de l’information, les humanités numériques et la pensée caribéenne.
Jean Marie Théodat (Haiti)
Depuis 1998 Jean Marie Théodat est maître de conférences en géographie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne après avoir été chargé de cours à l’École normale supérieure de Port-au-Prince et professeur d’histoire et géographie au lycée Alexandre Dumas de Port au Prince. Membre du laboratoire PRODIG, il a participé à la fondation en 2001 du LAREHDO (Laboratoire de haitiennes et dominicaines) à Port-au-Prince, un groupe de recherches et de réflexion sur les échanges transfrontaliers. Depuis le séisme de 2010, il a décidé de s’installer en Haiti pour enseigner.
Guillaume Couadou (Haiti - France)
Guillaume Coadou a photographié et filmé des gens dont il a partagé la vie, s’intéressant à leur histoire, à celle de leur quartier, de leur pays. Avec plusieurs expositions personnelles, Guillaume Coadou a immergé son isolement d’artiste dans les milieux populaires, riches de vie, souffrants, parfois violents, souvent euxmêmes enfermés, de Port-au-Prince. Le travail qu’il en a retiré est remarquable : au plan artistique, incontestablement. Mais c’est aussi un travail tout rempli du respect des hommes, des choses et du monde, qui se situe bien au-delà d’un simple exercice professionnel. Alain Sancerni, Commission européenne, Éducation et culture, 2004
Maksaens Denis (Haiti)
Après des études de réalisation audio-visuelle à Paris à l’ESRA, Maksaens Denis (premier artiste multimédia haïtien) travaille comme monteur et réalisateur pour différentes sociétés de post-production. Parallèlement, il collabore avec le collectif “les Filtres Actifs” et “VJ Pirate” avec lequel il réalise des performances video dans l’underground parisien jusqu’en 2004. En 2011, il réalise une exposition solo à la Galerie Le Manège à Dakar et participe à l’exposition: “Haïti Royaume de ce Monde”. Après des séjours successifs au Sénégal, il réalise installations et sculptures vidéo dans divers pays du monde au cours de résidences artistiques et participe à d’importantes expositions internationales. Plus d’infos ici, www.maksaens.com
Pascale Monnin (SUISSE)
Pascale Monnin est née à Port-au-Prince et élevée en Suisse où elle y a fait ses études. Cette double culture nourrit un imaginaire complexe et fantasque qu’elle décline dans de nombreuses techniques : Elle peint, sculpte, grave le cuivre, crée des mobiles, fait des installations et son art l’a emmené aux quatre coins du monde. Avec le poète James Noël, ils lancent la Revue artistique et littéraire IntranQu’îllités en 2002. Elle a exposé entre autres au Grand Palais, à la Villa Médicis, chez Agnès B, au Musée de l’OEA, au Fowler Museum, à la Halle Saint-Pierre… Elle a représenté Haïti à la Biennale de Venise et présente un de ses mobiles dans le cadre de la Nuit Blanche 2016.
Matthew Schoen (Canada)
Le travail de Matthew Schoen s’étend aux médiums de la vidéo, de l’installation et de la composition musicale électroacoustique. Son travail s’intéresse notamment aux systèmes interactifs, avec lesquels il a réalisé de nombreuses performances avec musique et vidéo en temps réel, qui ont été présentés aux festival Akousma, ainsi que dans le cadre de la série de concerts Code d’accès.
Line Katcho (Canada)
Line Katcho oeuvre dans les domaines de la musique acousmatique, de la musique visuelle et de la musique de film. Elle s’intéresse principalement au son en tant que matière cinétique, représentative de mouvements, de forces ou de gestes. Son écriture contrôlée se complémente d’une approche expérimentale et d’un fort intérêt pour les jeux perceptifs. Elle assure la direction artistique des concerts Soundwich, visant à rassembler les artistes émergeants de la scène musicale électroacoustique de Montréal
Le Collectif K2D (Haiti)
Le Kolektif 2 Dimansyon (K2D) est un regroupement de jeunes journalistes et de professionnels des arts visuels, créé en juillet 2014 suite à de multiples participations aux ateliers de photojournalisme et de graphisme effectués à la Fokal entre 2012 et 2014. K2D, dans la vision de ses fondateurs, est aussi un front commun d’artistes et de jeunes professionnels des métiers de presse en Haïti, en lutte pour développer ces métiers et les faire reconnaître. Ce Collectif réunit Fabienne Douce, Jeanty Junior Augustin, Pierre Michel Jean, Moise Pierre, Jean Marc Abelard, Casimir Veillard, George Harry Rouzier, Edine Celestin, Reginald Louissaint Jr, Dumas Macon, Yves Osner Dorvil, Dave Augustin, Valerie Baerizwyl, Milo Milfort, Estaïlove Saint-Val, Mackenson Saint-Felix, Gasner François, Josué Azor, Jeho Nephtey Abraham.
Vicky Da Silva (USA)
Vicki DaSilva est un pionnier de la photographie légère et du graffiti. Elle a été le premier artiste à créer une série de photos de graffitis légers en texte ainsi qu’à ‘utiliser des lampes fluorescentes de quatre et huit pieds. Fortement influencée par la convergence de l’art de rue et de graffiti pendant la naissance du hip-hop, elle a créé une histoire d’amour de graffiti durable avec la lumière, remplaçant la peinture de pulvérisation. Son exploration du graffiti léger et de la peinture lumineuse sous la forme d’une forme d’art pluridisciplinaire, fondée sur le temps et ancrée dans le processus photographique continue de repousser les frontières de l’art de l’intervention et de l’activisme.
Joseph Hyde (UK)
Joseph Hyde est musicien et compositeur. Alors que la musique et le son restent au cœur de sa pratique, la collaboration est depuis devenue une préoccupation majeure, en particulier dans le domaine de la danse. Ici, il travaille à la fois comme compositeur et avec la vidéo, les systèmes interactifs et la téléprésence. Son travail en solo a élargi son champ d’action pour intégrer ces éléments. Il a réalisé plusieurs oeuvres audiovisuelles sur la musique visuelle et a écrit sur ce sujet. Il a récemment entrepris une étude de deux ans sur le travail d’Oskar Fischinger, financé par la Arts and Humanities Research Conseil. Hyde travaille également comme professeur / professeur de musique à Bath Spa University (Royaume-Uni), où il enseigne dans le BA Creative Music Technology.
Roberto Pugliese (Finland)
Roberto Pugliese est un artiste et chercheur de son et média basé à Helsinki. Son travail se compose de compositions, d’installations et de performances et se soucie souvent de souvenirs, le concept d’interface et basé sur l’augmentation de médias physiques. En collectant, en traitant et en couplant le matériel audio et visuel, il travaille vers un langage commun parmi les images visuelles et sonores. Ses installations utilisent souvent le son et sa transformation pour établir d’autres relations entre le visiteur et l’espace.
Jeroen Cluckers (Belgique)
Jeroen Cluckers (BE) est un vidéaste et cinéaste expérimental. Il explore le potentiel audiovisuel de la vidéo et du film en recherchant, en déconstruisant et en transformant le langage des deux médias. Ensuite, il tente d’écrire de la poésie audiovisuelle. Il en résulte souvent des images oniriques et picturales qui laissent des traces et un équilibre au bord de la reconnaissance et de l’aliénation. Son œuvre est présentée à l’international dans des festivals d’art cinématographique et vidéo, et précédemment présentée sur la télévision belge, autrichienne et américaine. Avec Wout Lievens, il fonde The Stargazer TV. Il vit et travaille actuellement à Gand, en Belgique.
Le collectif NoiseFold (USA)
NoiseFold est l’identité collective de David Stout et Cory Metcalf, deux artistes travaillant sur le lien numérique du cinéma, de la musique et des arts visuels. Le couple a commencé leur travail séminal à Santa Fe. NoiseFold reconnaît le bruit comme le champ de toutes les possibilités. Le bruit comme prima materia – un concept alchimique parfois attribué à Aristote, prima materia peut être considéré comme un état sans forme élémentaire.
Myriam Boucher (Canada)
Myriam Boucher est une compositrice et artiste vidéo basée à Montréal. Sa création est orientée vers des œuvres de vidéomusique et de performances audiovisuelles. Récipiendaire aux concours Jeu de Temps CEC 2015 et 2016, au Concours de composition électroacoustique des JIM 2015 et de la Bourse Euterke 2015 en vidéo, son travail a été présenté à de nombreux évènements internationaux, dont MUTEK (CA), Igloofest (CA), KONTAKTE (DE) et Seeing Sound (GB).
PARTENAIRES INSTUTIONNELS
PARTENAIRES MÉDIAS
Nuit blanche dans le monde
Les grandes villes s'inspirent de Nuit Blanche sur les cinq continent.
AFRIQUE
EUROPE
Belgique
Bruxelles
nuitblanchebrussels.be
Italie
Bologne
artefiera.bolognafiere.it
Venise
artnight.it
Espagne
Malaga
lanocheenblancomalaga.com
Burgos
lanocheenblacadeburgos.es
Bilbao
bilbao700.eus
Saragosse
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Royaume-Uni
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artnight.london
Portugal
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noitebrancabraga.com
Slovaquie
Bratislava
visitbratislava.com
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kulturosnaktis.lt
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La Valette
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États-Unis
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